C'est assez facile dit la baleine, qui se cache à l'eau

francois-plongeur.jpg Ça y est, après six plongées j'ai reçu mes permis officiels de pouvoir me noyer plonger comme un grand dans l'eau en scaphandre (ANMP niveau 1 et PADI Open Water, parce que bien évidemment, pour mieux faire tourner la machine à fric, les pays anglo-saxons ne reconnaissent pas les certifications du reste du monde et réciproquement, d'où la blague "PADI = Pay Another Dive Immediately").

Question technique, sur papier, c'est assez simple quand on a gardé quelques notions de base de physique des gaz et des liquides, et qu'on arrive encore à lire une abaque imprimée en corps 7, jaune sur ambre (faut pas vieillir). Rapports pression/volume, principe d'Archimède, rien que de très classique. Dans la pratique, on apprend essentiellement que tout corps humain mal plongé dans un liquide peut subir des avanies proportionnelles à la quantité d'eau ingérée.

Pour ma part, j'ai eu quatre problèmes à gérer plus particulièrement.
Le premier est ma difficulté à débrancher mon cerveau reptilien qui passe son temps à me dire que non, vraiment, je ne suis pas fait pour respirer sous l'eau. Même avec un détendeur en bouche. Ça commence à aller mieux mais il se manifeste à la moindre anicroche et c'est assez perturbant mine de rien car ça provoque toute une série de réflexes complètement stupides comme essayer de respirer par le nez, la bouche ouverte ou bloquer sa respiration.
Le second est la maîtrise de la flottabilité. Tant qu'on reste à la surface, il faut maintenir une flottabilité positive. En plongée, il faut une flottabilité neutre ou nulle. Personnellement, j'ai commencé par osciller entre la flottabilité du polystirène expansé et celle d'un fer à repasser. Je commence tout juste à gérer ça à peu près correctement, avec la respiration qui influe.
Le troisième est l'hydrodynamisme. Au début, j'avais celui d'une armoire normande. Maintenant, en évitant de faire des moulinets avec les bras, j'approche celui d'une colonne Morris.
La respiration enfin, quatrième et dernier problème. Mon homme prétend, avec une mauvaise foi consommée, que j'arrive à vider une bouteille pleine en 20 minutes. Il surestime cependant mes capacités de succion. J'arrive maintenant, en gérant mieux tous ces problèmes, à tenir une cinquantaine de minutes avant de me jeter comme un affamé sur le détendeur de secours de mon binôme.

Aujourd'hui pour mes 7è et 8è plongées, les premières en binôme avec mon homme (bin-homme bonhomme ;-) et sans avoir à faire d'exercice, j'ai été particulièrement gâté. D'une part parce qu'une meilleure maîtrise des problèmes précités me permet de me concentrer sur le paysage (c'est tout de même un peu le but !). D'autre part parce que nous avons eu la chance de croiser une assez jolie brochette d'animaux marins des plus petits aux plus gros, dont quelques requins, une raie manta et, cerise sur le gâteau, trois baleines ! C'était au retour du Phare Amédée, elles étaient là devant nous à faire des sauts majestueux. Nous les avons suivies pendant une vingtaine de minutes puis nous sommes positionnés sur leur trajectoire, devant elles. Elles sont passées en surface à deux mètres de la coque. Impressionnant et magnifique, c'était la première fois que j'en voyais et il paraît que c'est exceptionnel pour la saison.

La preuve en images :

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P.S. Le lagon calédonien mérite d'être inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. La décision sera prise le mois prochain entre le 6 et le 9 juillet. Il y a un livre bleu à signer pour améliorer ses chances, si la sauvegarde de notre petite planète bleue vous est chère.

P.S. 2 : Rire, les Nouvelles Calédoniennes en parlent avec une photo de Denis Sanchez qui les a vu la veille sur le même bâteau que nous.

P.S. 3 : et une recommandation gratuite et non sollicitée pour l'Amédée Diving Club de Nouméa. Ce sont des gens à la fois sérieux et sympa, vous pouvez y aller les yeux fermés (mais n'oubliez pas de respirer ;-).