La Nouvelle-Calédonie, c'est loin (surtout depuis les rédactions parisiennes)
Puis-je demander à mes chers lecteurs qui ont un poil d'audience de lire ce qu'écrit Eric sur la stratégie du pourrissement de l'USTKE, et de faire remarquer s'ils le peuvent aux quelques rares journalistes qui s'intéressent au Caillou qu'ils seraient bien avisés de faire leur travail correctement avant de raconter n'importe quoi ?
Parce que le colonialisme a bon dos et qu'il est lamentable d'entendre contre-vérité sur contre-vérité complaisamment colportées par des journalistes qui ne font pas leur travail. L'incompétence de certains, instrumentalisée par les escrocs intellectuels à qui profite le crime médiatique, fait réellement le malheur de toute une population ici.
Pour mémoire également, voici un extrait de mon compte-rendu de la conférence qu'avait donnée Michel Rocard à Nouméa le 27 mai 2008 :
[Michel Rocard] a répété à plusieurs reprises que, contrairement à ce que la majorité de la population européenne croit car elle n'a jamais connu que la paix, la paix est plus difficile que la guerre. La guerre est une issue facile dans laquelle on est toujours du bon côté, il suffit de choisir son camp. La paix, qui ne se confond pas avec la victoire source de frustrations et de haine, oblige chacun à reconnaître et respecter l'autre. L'un des slogans de la conférence était d'ailleurs « chacun a choisi de convaincre plutôt que vaincre ».
Lisez enfin attentivement ce que dit Nidoish Naisseline (grand chef, LKS, et président d'Aircal) :
« Après les actes de délinquance contre les aéronefs d’Air Calédonie par un commando USTKE, faire passer Gérard Jodar et ses compagnons pour des « défenseurs du peuple kanak », c’est nous faire triplement injure : au peuple kanak et à ceux qui ont été réellement victimes de la justice coloniale ; aux femmes et aux hommes qui travaillent à l’émergence d’un pays qui nous ressemble, dans le respect de nos identités ; à notre jeunesse qui n’a pas besoin de croire aux vertus émancipatrices de la délinquance prônée par l’USTKE. »
Le LKS accuse également l’USTKE de chercher délibérément des affrontements dans les quartiers populaires pour inciter la population, et surtout la jeunesse, à se soulever contre « la répression ». Et, enfin, reproche au syndicat d’obéir à des « considérations politiques, encouragées de l’extérieur, ainsi qu’à l’appât du gain »
Injure au peuple Kanak, délinquance, appât du gain, considérations politiques et manipulation de l'extérieur. Besancenot, Bové et leurs amis apprécieront particulièrement cette dernière mention.
Ne vous faites pas manipuler à votre tour. La violence est le dernier refuge des imbéciles. Et l'USTKE cherche tout sauf le dialogue et la paix, et la défense des salariés semble être depuis longtemps le cadet de leurs soucis. Ne participez pas vous aussi, même par ignorance, à jeter de l'huile sur un feu entretenu par pur opportunisme par une poignée d'extrémistes politiques.
P.S.- Annelise en remet une couche : Tout ce qu’on ne dit pas dans les quotidiens parisiens
- A propos du faux licenciement (le non-renouvellement de CDD) de la salariée d'Aircal, Matthieu, journaliste de l'Express, se défausse sur l'AFP ici en commentaire. Sauf que les Echos ont la bonne information, eux (merci Denys). Qui se moque le plus des blogueurs qui font du copier/coller et chambre d'écho déjà ? Non Matthieu, je ne suis pas votre ennemi, juste un lecteur exigeant un peu de sérieux du journalisme. Une petite rectification peut-être, Matthieu, ou c'est trop demander à un journal comme l'Express ?
- Le même Matthieu va tendre les verges pour se faire battre chez Laurent. Lisez les commentaires, comme Eric j'attends la leçon de journalisme. Ça me rappelle cet autre grand moment de journalisme qui nous a été offert ici-même par Edwy Plenel et quelques forçats de l'info de Mediapart, toujours à propos de la Nouvelle-Calédonie. C'est amusant cette propension de certains journalistes à mordre méchamment le messager qui leur signale qu'ils ont fait une erreur, puis à venir donner des leçons sur "le juste milieu" le tout en évitant péniblement de reconnaître et (crime de lèse-journalisme semble-t-il) de rectifier une fausse information qu'ils auraient pu colporter.